et pour accompagner, "ça", que je ne saurais qualifier autrement:
"C?était un soir ordinaire, il faisait nuit et le goudron humide brillait sous les éclairages palots. La pluie rinçait le trottoir de la merde de chien et de l?odeur de pisse. Avec tout l?acide que ses gouttes contenaient, elle exterminait les germes en un clin d??il. En contrepartie les effets prématurés de la corrosion étaient inévitables mais au moins tout était propre. En contrepartie également, ils avaient oublié l?odeur de la terre après la pluie, de l?herbe humide et moelleuse, les feuilles mortes pourries, et des sécrétions sexuelles des escargots excités par la pluie. En contrepartie également, leur chien ne vivait jamais bien longtemps. Même vêtus de la dernière combinaison protège-chien, ils finissaient par attraper des irritations génitales qui se répandaient ensuite, ou ils en mourraient avant même que le reste ne soit rongé. Mais bon, ainsi était la vie, l?eau qui avait été pure ne l?était plus et il n?y avait rien à cela que l?on ne pu changer.
Et puis qu?avons-nous en a foutre des chiens ?
Mais je vous assure que nous en avons à foutre : la dernière fois, depuis mon bus, j?ai pu voir à travers la fenêtre, un spa pour chien ! Et à travers les carreaux de l?institut je vis un magnifique bulldog courant sur un tapis roulant, encerclé par deux coachs. Donc rassurez vous, des gens très riches aiment leur chien et nous en avons donc à foutre.
Un monde comme celui que je décris au paragraphe 1 n?est donc pas envisageable. Nous allons tous continuer à pouvoir sentir l?odeur de la pluie après la pluie. Merci à nos amis les chiens !
(L?auteur tient à signaler qu?elle aime aussi les chats mais qu?elle les a omis de son récit car, contrairement aux chiens, les chats possèdent une litière et ne présentent pas les mêmes aléas en cas de pluie)
(L?auteur tient également à signaler que le paragraphe 2 est véridique)"