Les psys et nous...

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Chaynal
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Re: Les psys et nous...

Message par Chaynal » il y a 12 ans

 ! Modération
@ LeHêtre : Message définitivement supprimé.

Motifs :

- intervention non constructive et hors débat (merci d'utiliser les MP pour ce genre de choses) ;

- en fait, non : intervention méprisante, agressive et provocatrice ;

- réédition d'un message modéré (faudrait pas pousser non plus).

"N’oublions jamais que le droit au rêve ne prend toute sa valeur qu’accompagné du droit à la lucidité." - Georges Charpak

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Sylaah
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Re: Les psys et nous...

Message par Sylaah » il y a 12 ans

Les psys me font un peu peur mais je pense que je principal est d'aller les voir quand on l'a décidé et pas parce qu'on y est poussé par des proches.

L'année dernière j'ai vu quelqu'un pendant 3 mois, car c'était gratuit au centre universitaire (prise en charge médical etc.) Il est triste de se souvenir que dépenser de l'argent pour ma santé mentale me paraissait être une dépense superflue.

Finalement j'ai annoncé avec un grand sourire à la secrétaire qu'elle ne me reverrait plus, non parce que j'allais mieux, mais parce que j'avais le sentiment de perdre mon temps. Le psy me proposait une "maison de verre", un espace où je puisse respirer quand je me sentais étranglé. Ce n'était pas suffisant et si la situation s'est améliorée c'est uniquement grâce à moi. Mais le psy m'a peut-être empêché d'aller plus mal le temps de reprendre des forces, qui sait?

Je ne pense pas que le psy ait eu le temps de saisir ma personnalité dans sa complexité, mais le simple fait de pouvoir s'exprimer face à quelqu'un d'attentif (car il est payé pour...) est apaisant. Une bonne solution quand personne ne semble plus capter les appels de détresse dans l'entourage.

Une chose est sure, si pour le travail je dois passer une visite d'examen chez un psychologue je ferai ce que j'ai apprit à l'école de la vie: mentir. Sinon assurément je serai au chômage. Mentons, mais faisons le sincèrement! :joint:

Vivelavie

Re: Les psys et nous...

Message par Vivelavie » il y a 10 ans

Actuellement en psychanalyse, j'ai entamé un travail personnel à 25 ans. ce fut par étapes.

D'abord interactive car j'avais besoin de m'exprimer, et j'avais peur des mots, besoin d'aller straight to the point et j'ose dire "droit au corps" :
life coaching et coaching professionnel,
puis EMDR (Méthode qui permet de traiter des traumatismes passés, de les achever une bonne fois pour toute ; Le thérapeute a bien essayé d'aborder le sujet d'homosexualité chez moi, mais mon mental était encore d'acier. Je n'étais pas prête),
puis technique énergétique interactive aussi basée sur des points d'acupuncture et la parole avec le thérapeute, en suivant un protocole et ses étapes (Ceci m'a permis de dissoudre ce qui devait s'achever (blessures, préjugés, auto-mutilation psychologique, mécanismes de manipulation d'autres personne, etc...)).

Puis psychanalyse... la peur des mots passés, de groc cailloux enlevés dans ma chaussure et dans mon corps et mon corps, et l'envie d'arrêter de ne faire que mentaliser les choses.
Besoin d'écrire ma vie, d'être cette fois-ci écoutée totalement. de me dire. Et d'affirmer ma subtilité, celle que j'ai toujours eu, mon intelligence et ma finesse relationnelle dans ma vie de tous les jours. C'est la psychanalyse qui est toujours en cours. Mon psychanalyste est jungien mais il parle. Il a de la bouteille. Le courant est très bien passé. Et grâce à lui, j'ai pu accepter enfin ma bisexualité, et je continue de le faire. Ce travail dans les méandres de la terre me libère, m'a libérée. Il n'a pas de préjugé sur l'orientation sexuelle de ses patients, cite des exemples, des anecdotes par centaines qui vous font comprendre que nous sommes tous des êtres humains avant tout. Que les peurs sont parfois celles des autres qu'ils projettent sur vous. Aucun thérapeute n'a le droit de dire de faire un choix dans ta vie privée, intime, personnelle, de te dire "tout le monde est bisexuel, faites un choix" : il est là pour t'écouter, entendre ce que tu as à dire, et t'amener à dire les mots, à libérer la parole qui t'amène à la prise de conscience de qui tu es.

Mon psy apprécie le terme "double préférence" que j'aime à lui dire. j'ai trouvé dans cet environnement d'aboutissement d'un long travail entrepris enfin quelques années plus tôt, un lieu totalement sans jugement, où tout être a le droit d'être, de s'exprimer. Dans ses préférences, ses choix, ses goûts, mêmes extrêmes, et les peurs à percer pour les assumer, les accepter, les vivre. Ce travail d'échange a été et est pour moi libérateur. On aborde des choses dont on ne peut parler à personne, même si on est entouré d'amis, de proches compréhensifs. du désir pour quelqu'une. Du fait de ne pas être toujours attirée par les personnes de l'autre sexe. Du fait de pouvoir aimer, désirer, être excitée par les deux. de pouvoir vivre deux relations en même temps. D'avoir une vie sexuelle, une vraie, loin des clichés qu'on nous rabâche sur les 4 par trois dans la rue. Que c'est normal, que c'est la vie. Qu'on n'est pas un monstre, anormale, bizarre, hors norme, à bannir ou à être bannie. Et qu'on est née ainsi, et que les circonstances de la vie ont pu retarder l'acceptation, l'expérimentation, la contrarier, la bannir un certain temps parce qu'on était en mode "survie" ou avec des priorités de vie, de contexte, sociétales ou personnelles, voire imposées. C'est grâce à ce travail que j'ai enfin commencé à libérer la parole, et connecté le mot à qui j'étais, qui je suis. Prise de conscience pure et simple qui donne un profond sentiment d'être en vie et en pleine possession de ses moyens. C'est un lieu où on comprend que notre propre sexualité, ce qui nous excite, nous attire, nous donne envie, un homme, une femme, surtout une femme ou un profil de femme, et bien ça nous appartient, c'est à nous, c'est en nous, et personne n'a le droit d'interférer avec ça, de juger, de dire "ben en fait, t'as jamais connu un mec, un vrai" ou "ben en fait, t'es gouine, quoi !". Personne. personne n'a le droit de juger, d'imposer, de comparer. Comme on vit en société, et qu'une société est faite de tout et n'importe quoi, je trouve pendant ces séances, un lieu d'expression formidable où je prends conscience que l'autre a ses propres contradictions, qu'il peut ne pas assumer, et que le principal, ce qui est primordial, c'est de me respecter, de me protéger, d'être vigilante, sans pour autant m'empêcher de vivre qui je suis. On apprend à s'entourer des bonnes personnes, des bonnes ondes, des "good vibes".
Rien n'en sort à l'extérieur, sauf l'affirmation pure et simple de qui je suis. C'est une écriture, un travail de longue haleine qui libère. Il ne me juge pas parce que je suis bi. Il ne me dit pas que je suis certainement homosexuelle, et que je ne me l'admets pas encore. Il n'en dit rien.

Un vrai thérapeute, un bon thérapeute ne prend pas parti : il se fait écho de ta vérité, avec un grand V. Je me donne à fond dans cette analyse : quand on se met à nu, autant le faire à fond, car on gagne un temps dingue, et on vit sa vie en rattrapant le temps perdu. Si tu te mets à nu, il se mettra à nu et te dira des choses que tu n'entendras jamais ailleurs que pendant les séances. Ca rend plus fort, plus serein. cette écriture psychanalytique me permets aujourd'hui d'accepter de plus en plus pleinement ma bisexualité. Je me sens grandie.

Jean-René
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Re: Les psys et nous...

Message par Jean-René » il y a 10 ans

Depuis l’âge de 37 ans, j’ai fait trois dépressions nerveuses. J’entends par ce terme, un état de tristesse permanente, sans tonus avec, soudain, des envies de pleurer.

La dépression que je fis à 37 ans avait beaucoup de facteurs : surmenage professionnel, premier infarctus de mon père, confirmation de la haine de ma mère pour ce dernier.

Je fus alors adressé par mon médecin traitant à un psychanalyste qui se trouva être lacanien (silences de plusieurs mois du thérapeute, importance données au jeu des mots, références à des rébus, etc..).

Cette psychanalyse me permit de prendre conscience de mon homosexualité et m’aida à la vivre (mon psychanalyste entendit tous les détails de mes expériences homo pendant 7 ans !).

Au bout de 9 ans de psychanalyse, à 46 ans, j’estimai pouvoir m’assumer sans l’aide d’un psy et arrêtai la cure. Mon psy me dit alors : « Vous auriez dû aller voir une femme ». Il aurait pu me le dire avant !

La dépression que je fis à 58 ans avait deux facteurs : ma mise à la retraite anticipée et la rupture avec mon premier amant. Je m’adressais alors à une femme qui pratiquait la thérapie en face à face.

Cette thérapeute m’aida à trouver une des racines de mon homosexualité et me donna le courage de proposer à un homme de devenir mon deuxième amant. Mais je la quittai au bout d’un an car je voulais permettre à ma créativité de s’exprimer.

A 59 ans, j’entrepris donc une thérapie Gestalt en groupe. Cette thérapie m’incita à traverser l’Atlantique pour rende visite, au Brésil, à une communauté de lointains cousins qui portent mon patronyme, et rendre ainsi un hommage posthume à mon père. J’arrêtai cette thérapie à 63 ans, après le décès de ma mère.

A 65 ans je fis une troisième dépression consécutive au décès de mon beau-père, ancien homosexuel et second mari de ma mère.

Je retournai voir la psychothérapeute que j’avais vue 7 ans auparavant, mais je n’en tirai plus grand’ chose car elle avait trop souvent des mots négatifs à mon égard (contrainte au transfert ou contre-transfert ?).

A 67 ans, je me rendis donc chez un masseur-thérapeute qui pratique un massage de type ayurvédique, après chaque entretien et adapté au contenu de l’entretien.

Ce masseur thérapeute me guérit de tous les troubles qui subsistaient en moi, et me donna la force de rompre avec mon deuxième amant (qui devenait par trop pervers) et d’en trouver un troisième qui m’apporta, enfin, la tendresse à la fois psychique et physique dont j’avais été privé jusqu’alors.

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Re: Les psys et nous...

Message par Bixy » il y a 10 ans

J'ai jamais vu un psy, je n'en ai jamais éprouvé le besoin.

C'est peut être sans intérêt comme message...

Sauf qu'il m'a semblé utile de rappeler qu'on peut très bien se découvrir bi, le vivre, l'assumer et trouver une stabilité dans sa vie sociale et amoureuse sans passer par la case psy. :wink:
Bixy

choupinette

Re: Les psys et nous...

Message par choupinette » il y a 10 ans

Biscuit a écrit :J'ai jamais vu un psy, je n'en ai jamais éprouvé le besoin.

C'est peut être sans intérêt comme message...

Sauf qu'il m'a semblé utile de rappeler qu'on peut très bien se découvrir bi, le vivre, l'assumer et trouver une stabilité dans sa vie sociale et amoureuse sans passer par la case psy. :wink:
Je partage ton avis,car c'est mon cas :)

Jean-René
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Re: Les psys et nous...

Message par Jean-René » il y a 10 ans

Comme on peut très bien avoir besoin d'un psy pour "se découvrir bi, le vivre, l'assumer et trouver une stabilité dans sa vie sociale et amoureuse ".

Vivelavie

Re: Les psys et nous...

Message par Vivelavie » il y a 10 ans

@Biscuit : Je ne pense pas que ton message soit sans intérêt. Si on n'a pas besoin de psy ou de thérapeute ou quoi ou qu'est-ce, c'est ainsi. Et j'ai envie de dire "C'est tant mieux" parce que je le pense sincèrement.
Et je suis également d'accord avec Jean rené : on peut ne pas en ressentir le besoin, comme cela peut être la clé pour nous accepter bi et vivre une vie sentimentale et sociale équilibrée.
La vie n'est pas pareille pour tout le monde : je sais que la mienne n'a pas été "simple" et lisse (sans prétendre que la tienne, Biscuit, l'aurait été, loin de moi ma pensée en ces termes).

Sans vouloir me justifier mais en étant dans l'échange au sein de ce sujet, tout simplement, je veux dire qu'on peut ressentir le besoin d'être accompagné quand on se sent profondément seul et qu'on veut percer un abcès.
je n'ai pas fait de thérapie "à cause de" mes questionnements sur ma sexualité. Je suis passée par la case dépression avant d'entamer une thérapie avec une approche psy. je ne me suis jamais empêchée de vivre ce que je voulais vivre, sentimentalement et physiquement, mais j'en ai eu marre de ne pas pouvoir dépasser un cap et vivre tout à fond, de me projeter "dans mes fantasmes". Sans me morfondre dans ma solitude (ça ne colle pas avec mon caractère), j'en ai eu marre de cette solitude pourrave.
j'ai fait une thérapie de part une solitude à laquelle je voulais mettre un terme. La thérapie m'a aidée à me débarrasser de choses pesantes dans mes relations, parce que je n'ai jamais trouvé un environnement sain et neutre où déposer mes questionnements profonds ; cela fait, la thérapie m'a permis d'en arriver à m'occuper de moi et de mes envies, mes désirs, et de leur mise en cohérence. Et j'en suis très fière et heureuse aujourd'hui, parce que je me sens vivante et de plus en plus épanouie.

Si on est en souffrance, qu'on a des blocages qui se répètent, choisir d'être accompagné peut être un choix sain, je trouve. Mais ça vient de soi avant tout : personne ne va sonner chez le thérapeute à ta place. Après, il importe qu'il y ait un bon "fit" avec le thérapeute, que quelque chose de bon, de sain, de constructif passe. Sinon, ça ne sert à rien d'insister. C'est comme quand tu vas acheter ton pain : s'il n'est pas bon, tu vas dans une autre boulangerie chez un autre boulanger.
J'espère que mon témoignage d'expérience de thérapie pourra simplement faire échos chez des lecteurs qui se questionnent, et qui cherchent des réponses, un refuge, une écoute, un solutionnement. Bref : à pouvoir se libérer d'un poids et vivre qui elles sont en tant que bi sans culpabiliser, sans s'en empêcher, sans s'auto-saboter et pourrir leurs relations.

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Re: Les psys et nous...

Message par Bixy » il y a 10 ans

Je voulais surtout souligner le fait que la bisexualité n'est pas un problème en soi. Si certains bisexuels ressentent le besoin de consulter à cause de leur bisexualité c'est à mon avis le fait de facteurs externes, sociaux, qui font que la bisexualité est parfois mal vécue. Sans les pressions de la norme et le formatage social, il en serait autrement, pour nous tous.
Je ne voudrais surtout pas que ce sujet donne l'image suivante : être bi c'est pas vraiment naturel, et sans suivit psy, impossible de s'en sortir...
Bixy

Vivelavie

Re: Les psys et nous...

Message par Vivelavie » il y a 10 ans

Je comprends tout à fait et te suis à 100% ici.

C'est pas parce que t'es bi que tu dois consulter un psy parce que tu serais un monstre de la nature.
Je ne suis pas "pour la psychothérapie ou être accompagné parce qu'on est bisexuel". Je ne défends pas l'idée absurde et insensée : "T'es bi ? Vas te faire soigner !" (pareil pour "gay" ou "homo" ou "trans"). Chacun voit midi à sa porte, comme on dit.

Je souhaiterais signifier que les carcans sociétaux peuvent amener à un profond mal-être des personnes qui se savent ou se sauraient bi, ou gay, et qui sont en souffrance et faibles parce qu'isolées et mal entourées dans des environnements absolument pas propices à ce qu'elles en parlent, cloîtrées dans un certain silence. Là, faire le choix de sonner chez le psy ou un thérapeute spécialisé ou une thérapie de groupe (telle la gestalt exprimée par Jean René) ou une cellule d'écoute peut aider à un retour au bien-être assumé. Pas obligé que ça dure des mois ou des années. parfois, il suffit d'une parole, d'une prise de conscience pour que tout s'éclaire.

Pour "résumer" mon expérience psy : les environnements social et famillial dans lesquels j'ai grandi et évolué jusqu'à ma vingtaine ne m'ont pas permis de vivre pleinement qui j'étais : à 25 ans, tout bloquait, tournait en rond. La raison première de ma psychothérapie a été de sortir de cette solitude intérieure qui ne se voyait pas à l'extérieur de part ma personnalité :twisted: et ma force mentale, et de "reprendre" le développement fluide de ma personne pour mener une vie plus "normale". Ce développement repris, j'en suis arrivée à aborder ma bisexualité comme une suite logique de mon analyse. Et cela m'a permis de l'accepter après en avoir longtemps eu honte et avoir longtemps essayé de la cacher (ou tenté de le faire) à la vue "de la société". Je sais que ce travail psy et de coaching m'a aidé à me (re)structurer, à assainir mes relations, et m'aide beaucoup à révéler à bon escient ma bisexualité. Et en cela à vivre bien, à bien vivre.

j'ai lu des posts abordant les anxiolytiques je me permets d'apporter mon regard de façon succincte :
C'est en voyant ma grand mère disparaître que j'ai fait ma première révélation amoureuse oralement à une femme. A cette période, j'ai accepté de prendre des anxiolytiques. Je faisais des crises d'angoisses, de paniques : c'était épuisant. Ma grand mère qui disparaissait et mon histoire de vie associée à elle qui a été très présente, moi entrain de m'accepter enfin bisexuelle, au chômage partiel, avec une vie sociale à refaire... Accepter de se faire aider par la médication, c'est accepter d'aller vers soi, et c'est comprendre qu'une aide passagère peut être nécessaire pour passer une phase difficile. L'été a passé. j'ai arrêté les anxiolytiques. Mais je continue les antidépresseurs encore aujourd'hui, je continuerai jusqu'à ce que la coque du bâteau soit colmatée pour de bon. Ce n'est pas une faiblesse, contrairement à ces idées généralisatrices qui circulent et cette peur du psy généralisée aussi (tu vas voir un psy ? donc t'es cinglé !) : c'est accepter qu'on va mal et que l'on veut être bien à nouveau dans sa vie. Moi, en tout cas, ça m'a aidée. Sauf cas de troubles psychiques extrêmes ou chroniques à modérer pour le bien être de la personne et de son entourage (et encore), les anxiolytiques peuvent aider à surmonter des phases difficiles qui amènent à vivre des crises d'angoisse - deuil, traumatismes, changement de vie, maladie d'un proche...- (je ne souhaite à personne de vivre des crises d'angoisse mais je n'ai pu y échapper), mais leur médication doit être passagère de préférence et encadrée par un bon médecin ou thérapeute en mesure de les prodigués.
Du fait de mon intérêt également pour les techniques de bien être alternatives ou thérapeutiques de type gestalt, psychothérapie, psychanalyse, méthodes énergétiques, je me méfie des listes de médicaments à rallonge, et privilégie homéopathie, conseils alimentaires et de repos, activité physique à privilégier, entre autre. Et mon médecin généraliste le sait très bien (enfin, je le lui ai fait savoir :twisted: ). Sauf encore une fois cas de trouble psychiques lourds ou graves, on peut avoir accès aujourd'hui, si on s'en donne les moyens, à des traitements médicamenteux complétés par des techniques thérapeutiques et de bien être COMPLEMENTAIRES. Le "tout médicaments", je ne suis pas pour : c'est aller au plus pressé (notamment en France, championne du monde de prise d'antidépresseurs). Un doc qui vous propose médoc et plus léger, c'est pour moi un doc moderne. C'est mon point de vue.

Vivelavie

Re: Les psys et nous...

Message par Vivelavie » il y a 10 ans

@ jean rené : j'apprécie de lire ton témoignage et je trouve que c'est une démarche complète, courageuse et profonde. Te souhaitant qu'elle t'ait aidée. Ce qui semble avoir été le cas.

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LudmiA
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Re: Les psys et nous...

Message par LudmiA » il y a 10 ans

J'avais déjà répondu à ce sujet il y a un certain temps (plus de 2 ans maintenant), mais le voir sortir des oubliettes me permet de répondre à nouveau à la lumière de mes réflexions présentes :

Il est, selon moi, tout à fait possible de se sortir des troubles qu'on ressent en effectuant une auto-analyse, si bien entendu on se sent assez solide pour entreprendre le chamboulement intérieur que ça représente sans l'aide d'autrui.

Mais en ne restant pas totalement seul-e, en sachant donc qu'on a des proches (ami-e-s, famille) à qui se confier ponctuellement et qui seront là si on dérape.

Dernièrement, j'ai été, pour tout un tas de raisons, très très mal. Peut-être comme jamais, et pourtant j'en ai connu des gouffres, avant de quitter mon milieu familial. Mon médecin m'a conseillé de voir un psychiatre pour sortir de ce qui était de plus en plus une dépression et de moins en moins un état dépressif.
J'en ai parlé à mes proches, qui m'ont soutenu. Ils ont été soulagés que, pour la première fois, j'envisage d'appeler à l'aide. Ils ont été soulagés de voir que j'allais oser dire que ça n'allait pas plutôt que de garder tout pour moi.
De mon côté, savoir qu'ils étaient là, à distance respectueuse et pleins d'amour, et que mon médecin veillait au grain de même, m'a soulagé d'une partie du poids. J'ai pu entreprendre ce voyage intérieur que je n'arrivais plus à faire.
Le chemin a été long, chaotique, douloureux, et souvent je me suis dit que je ne m'en sortirais pas. Mais...j'avais aussi l'espoir de me dire : si je n'y arrive pas seule, je sais que je pourrais aller voir un psy', parce que tous - médecins, amis - trouvaient ma démarche légitime.
En fait, je crois que tout ce dont j'avais besoin pour oser prendre mon problème à bras le corps, c'était qu'on me dise : ça va mal, on se fait de soucis, et on espère pour toi que ça ira mieux.
Étrange non?
Mais de fait, à partir de là, le voyage s'est fait. Les pièces du puzzle se sont peu à peu mises en place, et j'ai recommencé à voir la lumière au bout du tunnel.
On ne va pas crier victoire, il est sans doute encore trop tôt pour ça. Et je garde bien au chaud l'ordonnance du docteur qui dit que je peux aller voir le psychiatre. Peut-être un jour. Peut-être pas.

Au final, et ceci va dans le sens d'un interview de médecins-psy que j'ai entendu sur France Culture il y a peu, pour moi l'essentiel aura été de rétablir le contact avec l'autre.
Notre société hyper-individualiste nous coupe les uns des autres. Nous perdons la capacité à exprimer ce que nous ressentons, y compris et surtout à nos proches, au point que nous devons avoir recours à des thérapeutes - médecins, psy, alternatifs... - pour recevoir du temps et du contact humain. De l'écoute.
Lors de mon adolescence particulièrement sombre, je n'avais strictement personne à qui parler, de fait (pas d'amis et personne de confiance). Mon impossibilité à sortir du marasme dans lequel j'étais enfermée venait en grande partie de cette solitude humaine.
Aujourd'hui, j'essaie de ne plus briser ce contact. Pourtant, je suis et reste une personne introvertie, solitaire. Mais j'aime et suis aimée, et j'ai confiance - en mes proches mais aussi dans certains médecins. Il y a contact.
Et ce contact est ce qui me permet de régler mes problèmes sereinement. Sans même avoir à en parler avec eux la plupart du temps! Mais je sais qu'ils sont là, et je me repose sur eux humainement. Tout simplement.

Je ne dis pas, je ne dis plus d'ailleurs, qu'on n'a pas besoin de psy. Au contraire. J'ai découvert que le psy - ou la promesse du psy dans mon cas - était comme un objet magique qu'on garde dans un coffret chez soi, bien à l’abri. Un talisman porte-bonheur qui dit "bientôt tu iras mieux".

Si vous avez eu besoin, pour accepter votre bisexualité, de l'aide de ce talisman, tant mieux. Si non, tant mieux aussi, évidemment.
Si vous avez eu besoin, ou avez besoin encore, d'aide pour quoi que ce soit, c'est pareil.
Finalement, je vous souhaite à tous, tout simplement, un bon voyage intérieur, entouré-e-s de ceux qui comptent, et muni-e-s de l'objet magique de votre choix.
Il y a de la lumière au bout du tunnel.
:fleur:
"Fear me. I've killed hundreds of Time Lords.
- "Fear me. I've killed all of them"


"Et finalement dans le langage il ne manque pas de genre. Il y en a juste 2 de trop."
~Eleventh

Jean-René
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Re: Les psys et nous...

Message par Jean-René » il y a 10 ans

Biscuit a écrit :Je voulais surtout souligner le fait que la bisexualité n'est pas un problème en soi. Si certains bisexuels ressentent le besoin de consulter à cause de leur bisexualité c'est à mon avis le fait de facteurs externes, sociaux, qui font que la bisexualité est parfois mal vécue. Sans les pressions de la norme et le formatage social, il en serait autrement, pour nous tous.
.
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Biscuit :'la bisexualité n'est pas un problème en soi".
Ce qui fait problèmes et provoque les névroses qui conduisent certains à aller voir un psy, c'est le refus de la société de laisser s'exprimer toute autre sexualité que celle qui est dans la norme.
Deux attitudes sont alors possibles :
- celle que suggère le site : d'abord bien vivre sa sexualité, en l'occurrence sa bisexualité, ou
- faire l'erreur que j'ai faite, à savoir : chercher d'abord à être reconnu comme pair par la société normée qui m'entourait, en refoulant la question de ma sexualité.
Cette seconde attitude conduit immanquablement à une crise (qui souvent, chez les hommes se produit autour de 40 ans) à travers laquelle le naturel qu'on a chassé revient au galop. Certains, comme Vivelavie, s'en sortent tous seuls. Moi, je n'ai pas eu la force mentale de Vivelavie et j'ai suivi la ligne de plus grande pente qu'on me proposait : celle des psys.

Vivelavie

Re: Les psys et nous...

Message par Vivelavie » il y a 10 ans

LudmiA a écrit :Je ne dis pas, je ne dis plus d'ailleurs, qu'on n'a pas besoin de psy. Au contraire. J'ai découvert que le psy - ou la promesse du psy dans mon cas - était comme un objet magique qu'on garde dans un coffret chez soi, bien à l’abri. Un talisman porte-bonheur qui dit "bientôt tu iras mieux".

Si vous avez eu besoin, pour accepter votre bisexualité, de l'aide de ce talisman, tant mieux. Si non, tant mieux aussi, évidemment.
Si vous avez eu besoin, ou avez besoin encore, d'aide pour quoi que ce soit, c'est pareil.
Finalement, je vous souhaite à tous, tout simplement, un bon voyage intérieur, entouré-e-s de ceux qui comptent, et muni-e-s de l'objet magique de votre choix.
Il y a de la lumière au bout du tunnel.
:fleur:
Je trouve que ce que dit Ludmia est très juste. En tout cas, l'image du tasliman me parle.
@Ludmia : en tout cas, j'apprécie de lire tes posts sur le forum dans lesquels je perçois un sacré caractère de forcenée de la vie :) :fleur: :smackjoue:

je ne suis pas sous antidrépesseurs et je n'ai pas entamé une psy depuis plusieurs mois/années "A CAUSE DE MA BISEXUALITE RECEMMENT ACCEPTEE ET TROP LONGTEMPS +/- REFOULEE". Je suis suivie par un médecin généraliste très bien, à l'écoute en parallèle à mon psy jungien qui m'ont encouragée à prendre des antidépresseurs de façon provisoire "PARCE QUE J'AI TROP LONGTEMPS ATTENDU POUR PARLER ET ME LIBERER ET QUE POUR NE PAS COULER AU MILIEU DE LA RIVIERE J'AVAIS BESOIN DE COLMATER LA COQUE DU NAVIRE QUI PRENAIT L'EAU". Il se trouve que ma bisexualité faisait partie des choses que je gardais pour moi, qui faisais prendre l'eau à mon beau bâteau.

L'ultime aboutissement d'une psy si on se sent otage de sa bisexualité et qu'on se sent seul et en souffrance et que ça en vient à nous pourrir la vie et que ça nous amène à faire une psy ou une thérapie adaptée à ce besoin, c'est le mieux-être vis à vis d'elle et l'acceptation pour vivre, et vivre sa bisexualité, sereinement.

Mais il est clair, et je réécris l'idée, que je ne pense en aucun cas qu'être bi nécessite d'aller voir un psy. Pour moi, ce n'est pas un trouble mental, psychique, psychotique, ni systématiquement l'expression d'un mal-être non réglé ou à régler. mais à l'heure d'aujourd'hui, je sais que des gens très limités dans leurs pensées, peuvent encore le penser. Ca, ça me sidère. Je me sens à l'écoute de l'autre parce que je ne veux pas qu'il en chie comme j'en ai chié. Pardon des propos, mais je trouve que c'est de circonstances.

Après, pour m'intéresser de très près à la gestalt thérapie, on est ici dans le partage avec un groupe de personnes qui au fil des séances vous soutiennent, ne vous jugent pas, un lien total de respect mutuel s'installe entre les participants, et surtout la gestalt devient un cercle d'expression de soi magnifique et libérateur qu'on ne peut retrouver en dehors. C'est l'été dernier, en participant à un groupe sur plusieurs jours dans un contexte en même temps de formation professionnelle à cette technique thérapeutique, que j'ai pour la première fois de ma vie en présence de plusieurs personnes évoqué ouvertement ma bisexualité. et ca m'a fait encore plus de bien sur cette voie là. Les thérapies individuelles "en tête à tête", quant à elles, impliquent d'autres dynamiques inter-relationnelles et d'échange, autrement mais tout aussi efficaces si on s'investit à 100%. Chacun voit midi à sa porte suivant ses préférences, sa manière de fonctionner. maintenant, gare aux gourous (les charlatans existent dans tous les métiers, même en psy et thérapie nouvelles et alternatives), bien se renseigner sur la personne et la méthode (voir si elle nous convient, si elle colle à nos besoins, nos attentes, notre personnalité, notre état d'esprit également), et idéalement se faire recommander quelqu'un (mais si on fait la démarche de bien se renseigner, c'est positif aussi).

:fleur:

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Delc
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Re: Les psys et nous...

Message par Delc » il y a 10 ans

LudmiA a écrit :Au final, [...] pour moi l'essentiel aura été de rétablir le contact avec l'autre.
Entièrement d'accord avec toi LudmiA
Quand on ne va pas bien, on finit par s'isoler totalement... de la famille, des amis, du travail...
Cela se fait petit à petit (et quand on aime la solitude et qu'on est introverti comme moi..on ne s'en aperçois que très tardivement)...
Alors oui il est nécessaire de renouer des contacts... s'ouvrir aux autres et oser dire "je vais pas bien" (encore faut-il s'en rendre compte...)

Ouvrir sa boite de pandore, sortir tout ce qu'il y a à l'intérieur puis reconstruire le puzzle......
Pas évident de le faire seul!!!
Une amorce peut parfois être utile et nécessaire.... il faut juste trouver la bonne personne.. et le bon moment....
Je n'ai pas de bonnes expériences avec les psy mais ai trouvé chez un infirmier-psy l'écoute dont j'avais besoin... Il a su d'abord m'écouter vider mes tripes, puis aiguiller mon cheminement, mon questionnement sans jamais me donner de "conseils"

De toute façon le travail sur soi est à faire... avec soi!!! Le psy ne donnera pas de recette miracle au bonheur.....les solutions sont en nous!!


Après je n'ai pas besoin d'un psy à cause de ma bisexualité, c'est justement parce que j'ai compris et accepté que j'étais bi que je n'en ai plus besoin.... :cheesy:
Rien ne sert de persister dans une situation où l'on sait par avance que l'on va se faire mal.
L'expérience c'est le nom qu'on donne à nos erreurs.
Être authentique, c'est se respecter

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