Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Quand les médias traitent de la bisexualité : presse, télévision, internet...
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Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Un article dans Komitid relaie les résultats de l'enquête sur la biphobie et la panphobie présentés lors de la journée de la bisexualité le 23 septembre. Et ça ne progresse guère ! On note entre autres que beaucoup de personnes bi n'évoquent jamais leur bisexualité au travail et restent "dans le placard" par crainte des discriminations. Beaucoup d'autres subissent des insultes, remarques, etc. parfois même dans la communauté LGBT, parfois même dans le milieu médical.

Détail des chiffres et des résultats sur Komitid

Moralité ? Eh bien, je pense que le militantisme bi a plus que jamais un sens aujourd'hui. Il ne faut pas rester invisibles en se disant "vivons heureux, vivons cachés", parce que ça ne marche pas. Si on laisse l'ignorance, les préjugés, la haine et les discriminations se renforcer, on finit forcément par en être victimes. Alors autant en parler et ne pas avoir honte de nous-mêmes :)
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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Givre.coeur » il y a 2 ans

Ascagne a écrit :
il y a 2 ans

Moralité ? Eh bien, je pense que le militantisme bi a plus que jamais un sens aujourd'hui. Il ne faut pas rester invisibles en se disant "vivons heureux, vivons cachés", parce que ça ne marche pas. Si on laisse l'ignorance, les préjugés, la haine et les discriminations se renforcer, on finit forcément par en être victimes. Alors autant en parler et ne pas avoir honte de nous-mêmes :)
C'est bien beau de dire ça, mais dans certains milieux ça ne fonctionne pas. Se dire ouvertement bi au boulot, en famille, avec les "amis", c'est aussi s'exposer à des situations d'exclusion, de violences verbales voir physiques.
Les personnes homos n'ont au bout d'un moment plus le choix, alors que dans le cas des personnes bis vivant avec un membre d'un genre différent il y a la possibilité, séduisante, de vivre caché en pleine lumière. Et au vu des risques plus ou moins importants des "coming out", sachant l'existence d'une forte possibilité de vivre "camouflé", je comprends très bien ces chiffres.

Il faut aussi imaginer que les personnes homosexuels peuvent quand même bénéficier, à la suite de leurs coming out, du soutien d'une communauté relativement importante, ce qui n'est pas du tout le cas des personnes bis. Cette communauté, en tout cas en France, et particulièrement loin de la capitale, n'existe pas.

J'ai fait le caméléon toute ma vie, en faisant très ponctuellement des coming out avec des personnes dont j'avais la certitude qu'il n'y aurait aucune conséquence négative. Je ne sais pas si un jour je serais complètement "out", mais en tout cas je ne pense pas que je serais capable de "tuer" complètement le caméléon...

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Yukka » il y a 2 ans

Ascagne a écrit :
il y a 2 ans
beaucoup de personnes bi n'évoquent jamais leur bisexualité au travail et restent "dans le placard" par crainte des discriminations.
Édit: je confirme que dans mon environnement pro, personne n'a jamais évoqué sa bisexualité. Et les rares personnes gays outées sont celles qui se sont mariées (et ces personnes sont vraiment rares...).
Ascagne a écrit :
il y a 2 ans
Alors autant en parler et ne pas avoir honte de nous-mêmes :)
C'est plus vite dit que fait...

D'une part, le travail est déjà le lieu de tant d'autres combats à mener au quotidien (contre le sexisme, la misogynie, l'homophobie, contre le harcèlement moral et les abus de pouvoir...) que le sujet de la bisexualité n'y a pas véritablement sa place...

D'autre part: le travail est-il le lieu approprié pour "parler de ça"? Pour faire de la pédagogie sur les orientations sexuelles ? Ou même sur les identités de genres ?

Et pourtant, je rejoins tout-à-fait ton avis:
Ascagne a écrit :
il y a 2 ans
Si on laisse l'ignorance, les préjugés, la haine et les discriminations se renforcer, on finit forcément par en être victimes.
On peut réagir sur les propos déplacés, sur les préjugés infondés ou discriminants, sans pour autant choisir de faire son propre coming-out.

Et encore... Certains collègues prêchent (plus ou moins subtilement...) le faux pour obtenir le vrai ou tirent des conclusions hâtives en jugeant sur l'apparence vestimentaire...

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Pablobi » il y a 2 ans

C'est une question assez complexe.

Je réponds pour moi, parce que c'est du cas par cas. J'ai décidé de répondre si aujourd'hui on me pose la question, et si quelqu'un s'affirme devant moi, j'espère que je trouverai le courage de faire pareil.

Néanmoins, j'ai quand même pas spécialement envie d'exposer mon entourage. Bien sûr je pourrais ne pas me soucier du quand dira t on, mais c'est plus difficile en réalité. Je ne suis pas sûr moi même d'être psychologiquement si solide au point d'en faire abstraction. C'est peut être plus envisageable dans une ville avec une vie lgbt plus visible, dans un village ce n'est pas la même chose.

Reste la façon de faire. Comment ? Déjà, les luttes LGBT sont une réalité au quotidien, s'opposer à l'homophobie comme au racisme (etc...) Est presque "naturel" dans mon environnement. Le coût d'un outing n'est pas forcément à mon bénéfice.

Mais chaque cas est différent. Je peux comprendre que ça paraisse égoïste, peut-être que je m'affirmerai publiquement un jour.

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Givre.coeur a écrit :
il y a 2 ans
C'est bien beau de dire ça, mais dans certains milieux ça ne fonctionne pas. Se dire ouvertement bi au boulot, en famille, avec les "amis", c'est aussi s'exposer à des situations d'exclusion, de violences verbales voir physiques.
J'ai dû mal m'exprimer, mais tu réduis ici ma phrase "en parler" à "faire son coming out à tout le monde". Ce n'est pas ce que je voulais dire : bien sûr que c'est risqué de faire son coming out bi de but en blanc.
Ne pas avoir honte, c'est d'abord en parler sur des espaces sûrs, comme ce forum, pour prendre confiance en soi. Et, ensuite, si possible, militer pour faire avancer les choses, pour améliorer son sort mais aussi le sort des autres.
Il faut aussi imaginer que les personnes homosexuels peuvent quand même bénéficier, à la suite de leurs coming out, du soutien d'une communauté relativement importante, ce qui n'est pas du tout le cas des personnes bis. Cette communauté, en tout cas en France, et particulièrement loin de la capitale, n'existe pas.
Ça dépend où, mais :

- l'association Bi'cause, quoique initialement créée à Paris, réalise désormais des actions dans plusieurs autres régions (voir sur leur site).

- Il y a, ou bien il y a eu, plusieurs associations spécifiquement bi créées hors de Paris. A une époque, France Bisexualité Info (adossé au site du même nom) était à Lyon. Quelques années après, il y a eu les Bi'loulous, du côté de Strasbourg. Il y a 6 ans a été créée à Toulouse l'association Bi visibles. Toujours à Toulouse, plus récemment, il y a l'association To bi or not to bi. Il y en a peut-être d'autres.

- De plus, les centres LGBT de régions sont censés accueillir tout le monde sans discrimination. C'est plus ou moins vrai selon les cas, j'imagine, mais certains sont bien engagés pour les bi.

- Certaines associations LGBT+ généralistes sont aussi très engagées contre la biphobie, comme SOS Homophobie qui consacre un chapitre spécifique à la biphobie et à la panphobie dans son rapport annuel sur les LGBTphobies (voir le fil consacré ici au rapport de 2020).

- La communauté bi existe aussi en ligne, ce forum en est une preuve :) Et il faut actifs en ligne, justement pour atteindre les bi qui n'ont pas d'association ou de centre LGBT+ dans leur région.

Tout ça peut sembler limité, mais, par rapport à ce que c'était il y a vingt ans, c'est l'eldorado.

S'il y a peu de choses ou qu'il n'y a rien quelque part, améliorer les choses ne passe pas par trente-six solutions : il faut faire vivre et renforcer cette communauté bi, soutenir les associations ou en créer, alimenter forums, sites, blogs, réseaux sociaux. Chacun et chacune fait comme il/elle peut, selon la motivation, le temps, l'énergie et les compétences disponibles. Mais il faut bien savoir que chaque petit geste compte pour faire savoir aux autres bi qu'ils/elles ne sont pas seul-e-s dans l'univers :)
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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Yukka » il y a 2 ans

Ascagne a écrit :
il y a 2 ans
Tout ça peut sembler limité, mais, par rapport à ce que c'était il y a vingt ans, c'est l'eldorado.

(...)
Chacun et chacune fait comme il/elle peut, selon la motivation, le temps, l'énergie et les compétences disponibles. Mais il faut bien savoir que chaque petit geste compte pour faire savoir aux autres bi qu'ils/elles ne sont pas seul-e-s dans l'univers :)
100% d'accord avec ces deux points (et avec le reste aussi)!

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par TiProust » il y a 2 ans

globalement, on peut dire qu'il y a eu des progrès dans certains domaines, même si certains signes m'inquiètent comme le retour d'une expression homophobe qui, comme la parole raciste ou antisémite, avait quand même un peu reculé dans l'espace public. Malheureusement, elle a tendance à se décomplexer à nouveau, encouragée par des plateformes assez peu regardantes. En France, la complaisance affichée envers des mouvements comme la Manif pour Tous m'inquiète, tout comme d'ailleurs le discours anti-avortement.

Pour ce qui est des "petits gestes", ça reste compliqué. Tout dépend du contexte et des personnes. Mais pour avoir eu le grand bonheur il y a deux ans d'être présent au mariage d'une amie lesbienne avec sa compagne, déjà le fait de pouvoir faire une cérémonie publique et solennelle, émouvante, être là pour la cérémonie en mairie, quelle évolution par rapport à la société de mon adolescence!

Après, pour ce qui est du milieu professionnel, ma règle est de cloisonner au maximum, parce que je considère que ça ne regarde personne.

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Givre.coeur » il y a 2 ans

Yukka a écrit :
il y a 2 ans
Ascagne a écrit :
il y a 2 ans
beaucoup de personnes bi n'évoquent jamais leur bisexualité au travail et restent "dans le placard" par crainte des discriminations.
Édit: je confirme que dans mon environnement pro, personne n'a jamais évoqué sa bisexualité. Et les rares personnes gays outées sont celles qui se sont mariées (et ces personnes sont vraiment rares...).
Alors tu vois, dans mon milieu professionnel il y a beaucoup de gens se revendiquant gay, souvent quand ils présentent leur partenaire, mais pas que, parfois aussi autour d'une discussion lambda.

Par contre je n'ai jamais, pas une seule fois, rencontré de collègues revendiquant leur bisexualité.

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Yukka » il y a 2 ans

Et c'est au fond assez logique:
en milieu professionnel, on est assez facilement amené à évoquer ses week-ends ou ses vacances, si on les passe en couple ou en famille, ou à évoquer son mariage ou le cas échéant son divorce.

Par la force des choses, on va évoquer voire présenter son/sa partenaire. Evidemment, si la conversation en reste là, le couple sera naturellement identifié soit comme homo soit comme hétéro et la bisexualité restera donc invisible (donc inexistante).

Evoquer délibérément sa bisexualité dans ce contexte, cela n'apporte pas forcément grand chose dans la conversation à l'instant T ou alors ça engage d'office à aborder un tas de questions connexes dont on ne souhaite pas forcément parler en contexte pro (exclusivité vs. couple ouvert ou libre, polyamour, triolisme, etc. ).

Cela dit, avant d'aborder ça au travail, il y a déjà l'environnement perso, familial, amical, qui peut être un premier pas pour faire évoluer les mentalités.

Côté cinéma/TV il y a encore du chemin à faire. Les homos et lesbiennes ont enfin droit à des personnages normaux et non plus seulement à des psychopathes, des serials killers et autres personnages éphémères voués à mourir au second épisode... par contre, la bisexualité, quand elle est représentée, c'est encore trop souvent dans le contexte stéréotypé de la personne qui n'arrive pas à choisir entre homme OU femme, ou qui a des sentiments pour les deux, avec les crises de jalousie que ça implique pour le.la partenaire (sous-entendu: le couple c'est 1+1 et c'est forcément exclusif).
Ou encore la personne bi qui a un gros appétit sexuel.

Que peut-on faire à notre niveau pour influencer ça ?
A part devenir scénariste, écrivain, ou diffuser largement des témoignages qui montrent d'autres façons de vivre sa bisexualité ?...

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Givre.coeur » il y a 2 ans

Yukka a écrit :
il y a 2 ans
Et c'est au fond assez logique:
en milieu professionnel, on est assez facilement amené à évoquer ses week-ends ou ses vacances, si on les passe en couple ou en famille, ou à évoquer son mariage ou le cas échéant son divorce.

Par la force des choses, on va évoquer voire présenter son/sa partenaire. Evidemment, si la conversation en reste là, le couple sera naturellement identifié soit comme homo soit comme hétéro et la bisexualité restera donc invisible (donc inexistante).

Evoquer délibérément sa bisexualité dans ce contexte, cela n'apporte pas forcément grand chose dans la conversation à l'instant T ou alors ça engage d'office à aborder un tas de questions connexes dont on ne souhaite pas forcément parler en contexte pro (exclusivité vs. couple ouvert ou libre, polyamour, triolisme, etc. ).
Je suis d'accord avec toi sur l'invisibilité des bis en couple, c'est une évidence, surtout que ce sont souvent des binômes Homme/Femme, et que passer pour un hetero c'est de toute façon souvent, et malheureusement, plus confortable.

Par contre, ce que je t'écrivais c'est qu'un nombre non négligeable de collègues que j'ai pu croiser au cours de ma carrière se revendiquent gay au cours d'une discussion, et certains justement sans l'occasion, en effet souvent obligatoire, du partenaire. Être gay ou lesbienne est un élément de leur identité, qu'ils partagent parfois (dans mon boulot, souvent) dans la sphère professionnelle. Ce que je constate c'est que les personnes bisexuelles, chez qui pourtant cette orientation est une part prédominante de leur identité (je pense qu'on est tous d'accord sur ça, sinon on serait pas en train d'en discuter sur un forum 😁), ont exactement, en public, le même comportement, en façade, que les personnes hétérosexuelles. C'est à dire que l'orientation sexuelle n'est pas présentée comme un élément considérable de l'identité de la personne (ce qui est le cas chez les heteros, l'orientation sexuelle étant la "norme", elle n'a que peu de part dans leur caractérisation individuelle, pour refaire le parallèle, il n'y a en effet pas de forum de discussion que l'heterosexualité 😉).

Et là, en effet, je pense que ça provient des clichés, que tu cites, qui sont scotchés sur la tête des bisexuels.

Clichés qu'il faut combattre par des témoignages, sur ce forum par exemple, et grâces aux divers podcasts, trop rares encore, sur la vie de personnes bis. Dans l'idée, j'aime beaucoup la série de podcast "cinq pour cent", c'est franchement pédagogique pour les "autres" car ça montre bien toute la diversité d'individus qui rentrent dans le boîte "bi".

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Yukka » il y a 2 ans

Givre.coeur a écrit :
il y a 2 ans
passer pour un heteros c'est de toute façon souvent, et malheureusement, plus confortable.
C'est clair.
Avec un de mes compagnons, qui était bi lui aussi, nous étions très complices sur le sujet et nous prenions un malin plaisir à jouer sur les mots et les sous-entendus, et même à "torturer" d'ambiguïté nos amis les plus hétéro-normés...

J'ai plus facilement tendance à aborder les sujets de la bisexualité quand je suis en couple avec un homme que quand je suis célibataire (dans ce dernier cas, j'ai trop souvent l'impression que mes propos sur la bisexualité sont interprétés comme un prétexte pour cacher qu'en réalité je serais lesbienne, ce qui évidemment n'est pas la réalité...).
Givre.coeur a écrit :
il y a 2 ans

Clichés qu'il faut combattre par des témoignages, sur ce forum par exemple, et grâces aux divers podcasts, trop rares encore, sur la vie de personnes bis. Dans l'idée, j'aime beaucoup la série de podcast "cinq pour cent", c'est franchement pédagogique pour les "autres" car ça montre bien toute la diversité d'individus qui rentrent dans le boîte "bi".
Ce podcast est très bien en effet.
J'aime aussi particulièrement le podcast "première et dernière fois", qui invite des personnes hétéro et non hétéro à raconter leur première et leur dernière fois. Il y a donc aussi des personnes bi et c'est vraiment intéressant de découvrir une telle diversité de vécus.

Où l'on découvre que les plus gros appétits sexuels ne sont pas forcément chez les hommes (même si... :mrgreen: ), où les plus volages ne sont pas forcément parmi les bi, où les relations les plus durables dans le temps ne sont pas forcément hétéro...
(CQFD)...

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Envolée » il y a 2 ans

Pour ma part, il est vrai qu'au travail, je ne me verrai pas afficher ma sexualité quelle qu'elle soit. Comme je me fiche de savoir si mes collègues hétéros pratiquent le BDSM ou libertinent ou tout autre chose.

Par contre, vous me faite rebondir sur une chose, rapport aux associations et groupes de paroles. Il n'y a rien par chez moi, le plus près est à une heure de route. Et étant dans une période de grande remise en question, ne serait-ce pas le moment de la créer cette association ?

Je vais réfléchir à ce projet, et si au passage, quelques personnes ici s'y connaissent dans l'associatif, je suis preneuse.

Désolée pour le HS du coup... :/

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Envolée a écrit :
il y a 2 ans
Pour ma part, il est vrai qu'au travail, je ne me verrai pas afficher ma sexualité quelle qu'elle soit. Comme je me fiche de savoir si mes collègues hétéros pratiquent le BDSM ou libertinent ou tout autre chose.
De mon côté, je parle assez librement de ma bisexualité à mes amis et amies. Mais je n'en parle pas au travail. Mon environnement de travail est pourtant globalement sain, mais j'avoue redouter la remarque lourdingue occasionnelle si des collègues que je n'apprécie pas spécialement (car pas subtils) venaient à en entendre parler. Peur sans doute irrationnelle en bonne partie, mais bon.

En revanche, je ne cache pas au travail mon soutien aux causes LGBT (qui, de toute façon, rejoignent l'éthique promue par mon travail, i.e. le respect des droits humains).

Et à côté, je milite en ligne, je relaie des infos, etc.
Envolée a écrit :
il y a 2 ans
Par contre, vous me faite rebondir sur une chose, rapport aux associations et groupes de paroles. Il n'y a rien par chez moi, le plus près est à une heure de route. Et étant dans une période de grande remise en question, ne serait-ce pas le moment de la créer cette association ?

Je vais réfléchir à ce projet, et si au passage, quelques personnes ici s'y connaissent dans l'associatif, je suis preneuse.

Désolée pour le HS du coup... :/
Excellente idée ! Tu peux aller voir ce fil-là où, il y a un an, Zimi avait aussi demandé des conseils pour créer une association (je ne sais pas où elle en est et si elle a eu le temps, mais les conseils, eux, sont toujours là).

N'hésite pas aussi à créer carrément un fil à part entière pour poser des questions là-dessus, qu'on puisse s'étaler ! :)
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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Givre.coeur » il y a 2 ans

Envolée a écrit :
il y a 2 ans
Pour ma part, il est vrai qu'au travail, je ne me verrai pas afficher ma sexualité quelle qu'elle soit. Comme je me fiche de savoir si mes collègues hétéros pratiquent le BDSM ou libertinent ou tout autre chose.

Par contre, vous me faite rebondir sur une chose, rapport aux associations et groupes de paroles. Il n'y a rien par chez moi, le plus près est à une heure de route. Et étant dans une période de grande remise en question, ne serait-ce pas le moment de la créer cette association ?

Je vais réfléchir à ce projet, et si au passage, quelques personnes ici s'y connaissent dans l'associatif, je suis preneuse.

Désolée pour le HS du coup... :/
Tu places l'orientation sexuelle au même niveau que les pratiques sexuelles ? C'est quand même différent je pense. L'orientation sexuelle fait partie, et de manière importante, de l'identité de l'individu. Surtout dans notre cas et de manière générale celui des personnes qui ne sont pas heteros.

Je ne peux t'aider pour la partie technique de monter une association, celles dont je suis membre sont des associations scientifiques donc rien à voir. Tu es dans quel coin par contre ?

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Re: Biphobie et panphobie : la dure réalité des chiffres et des faits

Message par Yukka » il y a 2 ans

Givre.coeur a écrit :
il y a 2 ans

Tu places l'orientation sexuelle au même niveau que les pratiques sexuelles ?
Tiens, voilà une remarque intéressante qui me fait réfléchir !

Oui, moi j'estime que parler de ma bisexualité serait comme étaler ma vie sexuelle. Et tout comme Envolée moi je ne m'intéresse pas à ce que font les collègues en la matière. Je ne leur demande pas non plus s'ils sont en couple ni s'ils sont hétéro / homo/ whatever. Ca n'a aucun intérêt pour l'exécution de mes tâches professionnelles et donc je considérerais comme impoli, irrespectueux voire intrusif de poser ce genre de question... tout comme je trouve intrusif qu'on me pose ces questions... Après, si quelqu'un me parle spontanément de sa vie privée, ok (grand bien lui fasse... :D ) mais je ne vais pas forcément répondre en détaillant ma vie privée...

Mais c'est vrai qu'il faut distinguer orientation et pratique. C'est une nuance importante!

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