Et la Bi-Spiritualité, vous connaissiez?

[Ascagne]

Je ne sais pas si on peut dire que c'était un idéal, mais forcément la distinction entre masculin et féminin se retrouve dans plein de cultures et tout ce qui relève de l'intermédiaire ou de la fusion entre les deux a souvent eu un statut à part.

Je suis tombé récemment sur un bouquin de Françoise Héritier, l'anthropologue, Masculin/Féminin, en deux tomes, paru récemment en poche, qui regroupe des articles sur la façon dont différentes cultures construisent cette différence entre masculin et féminin ; mais je n'ai pas encore eu le temps de m'y plonger. Par contre, il y a une présentation de ce livre sur le site de la revue d'histoire Clio qui donne une bonne idée de son contenu en peu de pages, notamment du fait que les femmes ont toujours été considérées comme inférieures (et l'auteure du compte rendu a un recul critique envers sa réflexion).
Il y a aussi cette interview sur le Journal du dimanche où Françoise Héritier parle d'un autre de ses livres, La plus belle histoire des femmes : elle parle de cette distinction masculin/féminin au début.

Pour en revenir à la bispiritualité, j'avais vu des trucs à ce sujet sur la page d'une campagne américaine d'affichage contre la biphobie et l'invisiBIlité (EDIT : ah ben, j'en parlais en page précédente, en plus). Aux Etats-Unis et plus généralement en Amérique du nord, la reconnaissance des cultures amérindiennes fait partie de la lutte contre les discriminations envers les minorités, alors ce n'est pas étonnant de voir cet aspect-là mis en avant. Et puis c'est une vision du monde intéressante. J'aime beaucoup tout ce qui concerne les représentations artistiques et religieuses de ce qu'on appellerait aujourd'hui des intergenres (personnes aux organismes "physiologiquement ambigus" en matière de sexe), et même chose pour les transgenres (qu'elles soient transsexuelles ou non).

Après, à titre 200% subjectif, je n'adhère pas à cet aspect de spiritualité, parce que ça revient à supposer une "essence" masculine et une "essence" féminine quelque part en nous, et je n'y crois pas du tout : pour moi, tout ça relève à 95% de l'acquis, de l'apprentissage des normes, des modèles qu'on intègre pendant l'enfance et l'adolescence, des contraintes sociales etc. J'en reste à Judith Butler et à son idées des "rôles genrés" qu'on "représente" en permanence aux yeux des autres dans les sociétés. C'est une approche plus pragmatique et qui laisse plus de place à des changements possibles, puisqu'on peut agir dessus et changer la société petit à petit.