Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

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ChrisRed65
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Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Bonjour,

Je viens ici un peu pour chercher des conseils et voir aussi si d'autres personnes vivent ou ont vécu ça et peuvent me comprendre.

Je suis en couple hétéro depuis 11 ans, et je suis sincèrement tombé amoureux de ma femme, comme j'ai eu des béguins amoureux pour d'autres femmes avant elle. Mais il est vrai aussi que malgré l'excitation que je pouvais avoir lors de câlins, embrassades, etc... elle retombait souvent quand j'étais "confronté" au vagin. J'avais un vrai blocage avec le sexe féminin, rien que le voir me gênait vraiment, je dirais pas que ça me dégoûtait, mais presque... (j'aime regarder les femmes, je les trouve belles, mais je bloque vraiment au niveau de leur sexe) Avec mon épouse, j'ai en partie franchi ce blocage, j'ai réussi à lui faire des choses que je n'arrivais pas à faire avant, mais seulement dans le noir, et l'idée de le voir à la lumière allumée me faisait appréhender, peur de ne plus arriver à bander. Nous avons construit ensemble un foyer avec des enfants, et je me sentais bien pendant toutes ces années, même si, en filigrane, j'avais peur de ne pas arriver à la satisfaire sexuellement, et j'ai eu des difficultés d'ailleurs par périodes, notamment au début de notre relation, peur aussi que l'on pense que je suis homosexuel, comme si ça se voyait sur moi...

A vrai dire, j'ai eu ma première fois avec un homme, je n'ai pas eu de véritable relation amoureuse homosexuelle, même si j'ai essayé mais avec des partenaires qui ne me convenaient pas. Honnêtement, j'ai beaucoup plus fantasmé du sexe avec un autre homme, quand j'ai eu des rapports homo, en général, c'était bien, j'aimais ça, je n'avais pas toutes ces appréhensions, mais j'avais du mal à m'imaginer tomber amoureux d'un homme. J'ai décidé à un moment donné de "prioriser" mes relations avec les femmes en raison de l'aspect romantique plus prononcé.

Cela dit, 11 ans plus tard, et après une phase ponctuée de violentes crises d'angoisse, je ne sais plus, mes fantasmes homosexuels sont revenus, ils sont même plus intenses qu'avant, l'impression que cela m'a manqué, que cela me manque, comme si mon esprit avait fait avec, mais que mon corps avait dit stop. Je vois une psychiatre, forcément, depuis quelques temps, elle semble m'aider à accepter le fait que je me sentirais mieux dans ma peau dans une relation romantique homosexuelle. Je l'ai envisagé depuis quelques temps, l'idée c'est de vivre une relation qui permet de concilier sentiment amoureux et désir sexuel, c'est ce que j'aimerais, c'est ce que je pensais avoir à vrai dire.

Je suis encore dans une phase de doute, j'ai peur de me tromper, de m'être trompé... Nous avons également débuté une thérapie de couple, mais nous avons abordé d'autres sujets, nous n'avons fait qu'aborder brièvement ma bisexualité (puisque ma femme était au courant depuis le début), nous communiquons et elle sait que je ressens de nouveau de l'attirance pour les hommes.

Je trouve que cette difficulté à consilier attirance physique et sentimentale est vraiment très perturbant. Quand je vois certaines personnes (hétéros ou homos, peu importe) vivre leurs relations sans aucun doute, qui parviennent à concilier les sans que cela semble poser de questionnement ou de doutes, ça me remet en question...

Mais pour être totalement honnête, quand j'étais jeune, j'avais un peu honte aussi de mon attirance prononcée pour les hommes, je ne me sentais pas capable de l'assumer, même si j'étais pas loin de le faire, c'est vraiment le fait que j'ai eu des grps béguins pour des femmes qui a fait que je ne l'ai pas fait.

Désolé pour le pavé et merci pour la lecture et votre temps.

Pablobi
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Pablobi » il y a 8 mois

Bonjour et bienvenue.

Tu sembles déjà avoir posé les contours de la question, et ta femme semble te soutenir, ce qui est déjà énorme.
Effectivement c'est compliqué de gérer cette dualité. Je ne sais pas si il y a une bonne recette, si ce n'est celle qui satisfasse votre couple. Un point d équilibre.

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Joebuck
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Joebuck » il y a 8 mois

Salut Chris,

Merci d'avoir partagé ton parcours avec nous. Non seulement tu es loin du gros pavé, mais tu remarqueras bientôt qu'ici on aime bien les gros pavés. Ca fait du bien à qui les écrit et c'est toujours un cadeau précieux pour qui les lit.

Je n'ai pas spécialement le même parcours - on pourra d'ailleurs dire que chaque parcours est unique - mais je crois comprendre ce que tu exprimes. Prière de me corriger si je me trompe :
Je crois lire entre les lignes que malgré le désir sexuel qui a toujours été là pour les hommes, tu t'es plus ou moins empêché d'éprouver des sentiments pour ces derniers. En raison d'une sorte d'homophobie intériorisé.
Tu sembles faire la paix avec l'idée d'avoir un jour prochain une relation romantique en plus de sexuelle avec un homme. Ceci en parallèle d'une thérapie de couple pour préserver ton mariage. Tu cherches ta voie, aucun doute qu'avec le temps tu vas la trouver.
J'ai quelques questions pour mieux saisir. Si c'est trop intrusif laisse-les sans réponse, pas de problème.

1- Tu dis que tu as essayé d'avoir des relations suivies avec des hommes, mais que ceux que avec qui tu l'as fait ne te convenaient pas. Tu veux bien préciser en quoi ?
2- Tu parles de crises d'angoisse ponctuelles durant ces 11 années. Comment se manifestaient-elles ? Quelles pensées te traversaient ?
3- Ces réalisations (ou fortes résurgences), comment te font-elles sentir aujourd'hui vis-à-vis de ta compagne et du couple que vous formez ?

Encore une fois, si tu n'as pas les réponses à ces questions ou tu n'as pas envie de les donner, no problème. Et si je suis à coté de la plaque, tu trouveras forcément ici des oreilles pointues (dans le meilleur sens du terme) pour t'apporter du support.
Welcome !
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Pablobi, ma femme me soutient parce qu'elle croit en notre mariage, que l'on est âmes soeurs, mais cela devient difficile, nous n'avons plus de rapports sexuels depuis quelque temps et le fait que j'ai de nouveau des fantasmes homos lui a mis un coup... Je n'ai pas envie de la faire souffrir.

Joebuck, je ne sais pas si je me suis empêché d'éprouver des sentiments pour les hommes, je pense que dans mon entourage, les hommes qui m'ont le plus attiré étaient des amis hétéros, et s'ils ne l'avaient pas été, je pense que j'aurais pu avoir des sentiments pour eux, mais je n'en suis pas sûr.

En effet, je semble faire la paix avec l'idée d'avoir un jour une relation sentimentale et sexuelle avec un homme, mais ce ne serait pas en parallèle de ma vie de couple avec ma femme. Elle n'est pas prête à me "partager" et moi non plus.

1. En fait, les quelques relations suivies que j'ai eues ont été avec des hommes bien plus âgés que moi, dont un que j'ai rencontré par hasard à la plage, il y avait une forte attirance, j'ai passé des moments agréables en sa compagnie mais je n'étais pas amoureux et je pense que la différence d'âge faisait office de frein. Mais je n'ai pas eu de relation suivie avec quelqu'un plus proche de moi en âge et que j'aurais rencontré par hasard. Je n'ai pas fait les rencontres dans des endroits propices (sauna gay, internet). J'ai tout de même revu deux hommes en-dehors du sauna gay, mais l'un m'a juste considéré comme un plan cul et il voulait donner mon numéro à un de ses potes, j'ai refusé. J'en ai revu un autre avec qui c'était intense sexuellement, mais je pense que j'ai été trop timide quand il m'a invité chez lui, après on ne s'est pas revus, mais il était un peu plus âgé que moi lui aussi et ça n'aurait pas collé.

2. Les crises d'angoisse ont été quasiment quotidiennes pendant ces 2 dernières années plus précisément, j'ai eu des pensées suicidaires à un moment donné. J'en parle avec ma psy, elles ont eu lieu dans des contextes parfois différents, mais c'est la conséquence d'un grand stress que j'ai ressenti pendant mon mariage, je ne me suis pas senti accepté par ma belle-famille notamment parce que je suis vegan et que mon épouse est devenue végétarienne à mon contact, et je pense aussi qu'ils ont su dès le début pour ma bisexualité, j'ai eu le sentiment qu'ils m'ont diffamé de façon très grave, une voisine me l'a laissé entendre sans entrer dans les détails. Là, je fais moins de crises d'angoisse mais il y en a eu avec mon épouse, et cela me bloque totalement sur le plan sexuel avec elle. A un moment donné, je l'ai quittée, la séparation a duré un mois, je ne me sentais pas assez soutenu par elle vis à vis de sa famille et de mon trouble anxieux, quand on s'est remis ensemble, c'est arrivé que je fasse des crises d'angoisse pendant l'acte sexuel (difficulté à respirer, début de nausée) et du coup de l'interrompre. Je ne me sens plus capable de lui faire l'amour, on essaie de retrouver notre complicité via la thérapie de couple, mais cela semble très compliqué, et je commence à ne plus ressentir d'attirance sexuelle pour les femmes en général. J'ai eu un regain d'attirance pour les femmes avant la séparation que j'ai initiée, comme ça ne m'était jamais arrivé avant dans ma vie en fait.

3. Du coup, je culpabilise vis à vis de mon épouse, je crains d'avoir refoulé mon homosexualité et de lui avoir menti sans le vouloir, de l'avoir entraînée dans mon déni. Mais en même temps, à la maison, je vois tous ces cadres photos, ces souvenirs de notre vie à deux, je vois le foyer familial que l'on a construit et auquel je tiens, j'ai peur de regretter de me séparer de ma femme. Peur que l'on perde tout... Mais en même temps... Ma psy m'a posé une question toute bête : "comment fait-on pour arrêter d'aimer les fraises quand on les aime ?" en faisant référence aux hommes bien entendu, et je n'ai pas su répondre. Je vois que d'autres femmes acceptent que leurs époux aient une sorte d'espace libre, la thérapeute nous a proposé cela, ma psy m'en a parlé aussi, mais je pense que cela nous rendrait malheureux tous les deux, et je n'ai pas envie d'avoir des relations uniquement basées sur le sexe, ce n'est pas très épanouissant. Et en l'occurrence, en l'état, même si j'ai des fantasmes, je ne me sens pas d'avoir des contacts physiques, conjointement, avec les crises d'angoisse, j'ai développé une sorte d'hyper vigilance, et je frissonne, voire sursaute, parfois quand on me touche.

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Joebuck
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Joebuck » il y a 8 mois

Merci d'avoir exprimé tout ça.
Déjà c'est super que tu sois hyper bien accompagné dans l'épreuve. Par ta psy, par ta femme qui est au courant, par votre thérapeute de couple. Cela se ressent dans ta pensée qui est assez bien articulée malgré la peur des possibles changements qui pourraient se profiler. Et si rompre avec ta compagne n'est pour l'instant envisageable pour aucun de vous deux, peut-être qu'en vous laissant le temps d'évoluer intimement (chacun devant digérer ce qui est en train de changer), vous trouverez LA formule qui ne conviendra qu'à vous. Quelque part entre l'hétérosexualité "pure" et l'homosexualité "pure". Et loin de ce qu'en pensera la belle-famille.

Tu es au bord de la falaise, angoissé à l'idée de te jeter sans filet. Tu ne vois rien au delà du brouillard devant. Mais le travail que tu fais avec cette belle équipe (psychiatre, psy de couple, épouse) devrait t'amener à ne pas regretter le grand saut. En fait, à en croire tes réactions, tu t'es déjà lancé.
Et j'ai beau n'avoir pas vécu la même histoire, je la comprends tout à fait car tu l'expliques bien.
Comme plein de gens et comme toi à terme (je te le souhaite), j'ai fait en douze ans un parcours intime que je ne soupçonnais pas avant ma prise de conscience. Cela me fait dire qu'on gagne toujours à sortir de sa zone de confort et à remettre en jeu ce que l'on acquis. Ca ne signifie pas quitter ta femme si aucun de vous deux ne le souhaite. Juste repenser aux profonds aménagements à faire pour à nouveau être épanouis. Surement difficile mais je suis certain que le jeu en vaut la chandelle.
Force à toi.
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Justement, cela fait des mois que je remets en question ma relation avec ma femme, que j'ai une sorte de doute sur la possibilité que notre relation puisse continuer. La belle-famille, j'ai coupé les ponts avec eux, cela a été âpre et difficile, pour d'autres raisons.

Mais sinon, oui, tes métaphores sont pertinentes. Je me sens effectivement au bord de la falaise, angoissé à l'idée de me jeter sans filet, avec un brouillard opaque devant moi, que je ne parviens pas à traverser. Cela dit, pour ma psychiatre, il semble évident que je suis homosexuel, elle m'a mis en avant 2 possibilités : entretenir une relation libre et ouverte avec mon épouse dans laquelle j'aurais la possibilité d'assouvir mes désirs homos, ou de me lancer et d'essayer de rencontrer un homme pour avoir une relation exclusivement homosexuelle (le côté exclusif me correspond plus), et l'option 1 est de toute façon inenvisageable pour ma femme, mais même pour moi, ça ne l'est pas.

Cela remet beaucoup de choses en question chez moi. Je pensais que cela appartenait au passé, mes penchants homos, et maintenant j'en suis à me demander si je me suis trompé, à me demander si une relation avec une femme est possible à long terme. Je me demande si cette résurgence est due à mon comportement, j'ai tendance à rechercher une cause pour expliquer cela. Je me demande si c'est vraiment naturel. En parallèle, cela fait des années où je suis dans un questionnement spirituel individuel, je me suis initié à la méditation, je rêve d'un monde plus respectueux de l'environnement. Et puis, étant uniquement passif sur le plan sexuel, je m'interroge sur la sodomie. Quand j'étais plus jeune, j'ai écouté mes envies, mes désirs, et je me posais moins de questions spirituelles. Cela dit, même si j'aimais ça, j'avais un peu peur du Sida, des MST, et je me dis que notre anus est un orifice qui a une autre fonction que sexuelle, je me demande si c'est vraiment naturel... Si l'on n'avait pas de préservatifs, lubrifiants, etc je ne crois pas que la pratique de la sodomie serait possible, et cela me pose aussi un problème.

J'ai tendance à me prendre la tête et à beaucoup réfléchir... Et il se trouve aussi qu'à la suite d'une désillusion amoureuse avec une femme quand j'étais à la fac, j'ai fait un coming out mal maîtrisé sur facebook, j'étais bi et sur le coup, j'avais décidé de donner la priorité aux hommes, pour rechanger d'avis finalement quelques mois plus tard... Je n'ai pas envie non plus de répéter ce genre d'erreurs. En comprenant bien que, me concernant, je cherche juste des relations stables et sur le long terme. Je sais que beaucoup d'hommes ont des relations dans des aires d'autoroute, parcs, trucs comme ça, mais je trouve ça extrêmement glauque et sordide me concernant.

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Pablobi » il y a 8 mois

Ne pas faire souffrir c'est quelque chose que je comprends. Je me debats avec ça. Dans un sens il reste le sentiment de ne pas être compris alors même qu'on fait des efforts énormes juste pour ne rien laisser paraître et pas étouffer les autres avecnos problèmes.

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Message par Beshun74 » il y a 8 mois

Salut Chris.
Bienvenu malheureusement dans le club des torturés de l'identité sexuelle.
Le point commun entre tous les mecs bi qui témoignent ici est à mon sens le sentiment de culpabilité d'être ce que nous sommes.
La culpabilité de ne pas choisir, d'être am-bi-valent, de faire souffrir nos conjointes, de perdre ce que nous avons construit.
Toutefois à lire tous nos témoignages, je ne peux que constater aussi tout l'amour que finalement nous portons à nos épouses, maladroitement pour elles certainement mais c'est notre façon d'aimer.
Qui peut vraiment déterminer le vrai et grand Amour avec un grand A, le véritable ?
Tu n'as fais aucune erreur dans ton histoire. Tu as grandi avec ton histoire d'enfant, d'ado puis d'adulte. Ton identité n'est pas singulière, nous sommes finalement nombreux.
Ta démarche sur ce site montre ta détresse existentielle et donc toute la sensibilité qui nous caractérise. Je me rassure peut-être.
Il y a des étapes dans chacune de nos évolutions personnelles, hésitations, déterminations chacun son rythme.
Tu es, nous sommes des mecs bien. Auto-Torturés mais bien.
Ce que tu as construit avec ta compagne est précieux, aucun regret ou remord à avoir.
Si aujourd'hui elle ne correspond plus à ton idéal de vie, ni toi ni elle n'est coupable.
C'est notre société qui impose des normes dans laquelle certains sont conventionnels et d'autres non.
Accepte ta différence, ta sensibilité, ton chemin chaotique.
Je me retrouve dans tes doutes et tes crises existentielles jusqu'à l'idée de suicide.
Tu es vivant, cabossé mais vivant.
Prends soin de toi, toujours de ta compagne qui deviendra peut-être ta meilleure amie mais qui restera la femme de ta vie.
Mille pensées positives

ChrisRed65
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Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Oui, Pablo en effet, c'est totalement ça.

Merci beshun74 pour tes mots, tu résumes très bien le tout, tellement que je ne sais pas quoi rajouter !

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Joebuck
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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Joebuck » il y a 8 mois

Salut,
Toi seul sauras quelle direction prendre, je suis sûr que tu finiras par trouver ton équilibre, que ça soit avec ta femme ou en changeant de vie. Néanmoins, pour aider à vaguement voir au delà du brouillard au cas où tu tentes le saut dans l’inconnu, quelques commentaires terre-à-terre de la part de quelqu’un qui a vu l’autre côté :-)

quand j'étais à la fac, j'ai fait un coming out mal maîtrisé sur facebook, j'étais bi et sur le coup, j'avais décidé de donner la priorité aux hommes, pour rechanger d'avis finalement quelques mois plus tard... Je n'ai pas envie non plus de répéter ce genre d'erreurs.
J’imagine que dans des moments de grande détresse émotionnelle on a envie de poser des gestes forts et que la culture des réseaux sociaux nous y incite beaucoup. Mais rien ne t’oblige à faire un communiqué de presse à propos de ta rupture. Certes, le monde voudra sans doute savoir le pourquoi du comment. Or la temporalité de ton éventuel coming out n’appartient qu’à toi. Et ça peut attendre que tu sois déjà bien dans tes pompes si jamais tu choisis cette option. Je pense que tu as appris de cette "erreur" de jeunesse.

ChrisRed65 a écrit :
il y a 8 mois
je m'interroge sur la sodomie. Quand j'étais plus jeune, j'ai écouté mes envies, mes désirs, et je me posais moins de questions spirituelles. Cela dit, même si j'aimais ça, j'avais un peu peur du Sida, des MST, et je me dis que notre anus est un orifice qui a une autre fonction que sexuelle, je me demande si c'est vraiment naturel... Si l'on n'avait pas de préservatifs, lubrifiants, etc
Je comprends ton raisonnement et le trouve intéressant d’un point de vue philosophique. Permets quand même que je fasse quelques comparaisons. Mes excuses par avance si celles-ci sont un peu basiques :
- la bouche est avant tout un organe digestif. Dirais-tu que son importance dans la sensualité et certaines pratiques intimes n’est pas naturelle ?
- la peau a pour fonction de protéger les tissus et les organes. Pourtant c’est un super vecteur de sensualité et d’émotions. Dirais-tu qu’il faut s’en priver ?
- le sexe est avant tout un organe reproducteur. Le plaisir sexuel a pour fonction de favoriser l’acte de reproduction. Mais faut-il limiter la sexualité (en pratique et en fréquence) à la seule fonction de reproduction ?
- il y a des personnes dont le vagin ne lubrifie pas naturellement. Parce que la ménopause, ou parce que les sécrétions naturelles sont naturellement insuffisantes. Elles ont donc recours au lubrifiant. Ces femmes devraient-elles se priver des joies du sexe parce que leur corps est capricieux ?
- Alors quid de l’anus ? Si les organes mentionnés plus haut ont une fonction plaisir qui dépasse la fonction première, en quoi la pénétration anale serait moins naturelle ? Le caractère «pas naturel» de la sodomie est au passage l’argument préféré des homophobes. Comme si la pratique était réservée aux hommes gay et bi. Je ne pense pas que tu aies des idées homophobes hein. Et je comprends d'autant bien tes questions que je me les suis posées aussi. Je crois simplement qu'il faut accepter un certain flou quant au caractère naturel de nos pratiques intimes, si ces dernières ne nuisent à personne. Le jeune homme en toi avait sans doute de bonnes intuitions là-dessus. Ne l’oublie pas, écoute-le ;-)

Parlons santé maintenant.

les MST sont un problème en cas de papillonnage, c’est vrai. Beaucoup moins dans un couple monogame et stable. Un dépistage en début de relation, et la chose est réglée ! Et si malgré tout ça arrive, l’avantage est que la plupart des MST son curables en un comprimé ou en 7 jours, sans conséquence dès que le mal est vite dépisté.
Le VIH c’est autre chose. Par chance il y a un arsenal d’outils, au delà du préservatif. Comme la PrEP. Je t’invite à te renseigner à ce sujet. C’est un médicament, donc philosophiquement ça ne va pas coller pour toi. Mais je crois que dans le cadre d’une relation stable et monogame la prévention n’est pas trop nécessaire. Donc le problème ne se pose même pas.

Les lubrifiants industriels n’ont pas ta faveur (et je te comprends, car ces produits directement sur les tissus c’est pas forcément le rêve). Dans ce cas, tu peux aussi utiliser des huiles 100% bio (aloe vera, coco, karité…).
Je dirai même - et je parle d’expérience - que la lubrification n’est pas une étape obligée. Dans les rares cas où toutes les planètes sont alignées (partenaire d'amour fou, confiance au top, contexte parfait, excitation maximale, connexion magique, préparation sensuelle de folie), les tissus se détendent tout seuls et la lubrification naturelle des corps suffit à une pénétration douce, confortable, jouissive. Je compte sur les doigts d’une main les partenaires avec qui c’est arrivé. Ta chance serait que, vu que tu cherches un partenaire de vie, une fois que tu l’as trouvé tu le garderas. Si tu décides d’aller dans cette direction-là.

Enfin, précisons que si vraiment la pénétration ne te convient pas pour une raison où une autre, l’éventail des plaisirs est tellement large qu’avec le bon partenaire tu peux tout à fait t’éclater sans. Personnellement, bien que j’aime la pratiquer lorsque la connexion est particulièrement bonne, j’insiste toujours sur le fait que cet acte n’est ni obligatoire, ni automatique pour moi. Ce n'est pas l'alpha et l'omega du plaisir sexuel. S’en passer permet même d’être hyper créatif par ailleurs, tant avec les femmes qu'avec les hommes. Et ce très naturellement ;-)

Evidemment ton questionnement de fond va bien au delà des aspects très concrets que je viens d’aborder. Je me suis quand-même permis ces mots pour proposer un angle auquel tu n’avais peut-être pas pensé. Et pour illustrer le fait qu’il y a toujours une solution au final, quel que soit ton désir.
C’est bien que tu aies pris le problème en mains et que tu y réfléchisses en ce moment. Toutes mes pensées à toi dans cette phase difficile et courageuse.
L'homme est une femme comme les autres

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Merci pour le dialogue, quand tu dis que tu as vu de l'autre côté ? C'est du passé pour toi ? Tu as trouvé un équilibre ?

Pour mon "erreur" de jeunesse, oui, je pense avoir appris. J'étais jeune, alcoolisé au moment de la publication. Aujourd'hui, le contexte est différent et je mesure davantage les conséquences de mes actes, même si j'ai toujours un côté un peu impulsif/spontané.

Pour ce qui est du reste, oui je sais que l'anus est une zone érogène comme d'autres parties de notre corps qui ont plusieurs fonctions, mais c'est la fonction première qui est moins sexy on va dire xD quand j'étais jeune, j'avançais justement l'argument de l'aspect érogène et de la sensibilité de la prostate de l'homme, je me demandais pourquoi l'anatomie masculine est sensible à cet endroit si c'est pour qu'on ne l'utilise pas. Maintenant, avec les années, je ne sais plus trop, et mon frère m'a un peu convaincu du contraire à force de discussions.

Et en fait, pour le côté MST/lubrifiant, ce qui m'embête, c'est aussi un aspect un peu philosophique/naturel peut-être teinté d'utopisme et d'idéalisme, des fois j'ai l'impression que notre société est auto-destructrice et va s'effondrer un jour. Là, je me dis que l'on est dans un monde où on a la médecine, différentes technologies, mais moi j'ai souvent rêvé d'un monde plus sain, plus naturel, moins matérialiste, mais avec un équilibre, eh bien, je me demande si ça serait possible dans ces conditions, je sais pas si je suis clair, après ce n'est bien évidemment pas de l'homophobie, c'est plus du questionnement existentiel, de la recherche de compréhension. Avec mon frère, nous avons eu une discussion récemment en voiture, et comme je suis plus vulnérable moralement qu'avant, quand je me suis retrouvé seul, cela m'a déclenché une crise d'angoisse. Il parlait de l'homosexualité, il parlait de choix (mais plus dans un sens spirituel, il pense qu'on le choisit avant de venir sur Terre), donc là déjà il y a une base de croyance à laquelle on adhère ou pas, mais il a dit des choses, moi ça m'a fait mal, parce que même si je devais rester avec mon épouse et que l'on arrive à traverser cette épreuve ensemble, l'homosexualité a fait partie de ma vie, c'est une partie de ma construction en tant qu'homme, sans compter que j'ai eu des liens amicaux avec des personnes gays et que je trouve que son propos manque de nuance. Mais ça m'a fait mal et quand j'étais seul, j'avais du mal à respirer. Parce que c'est quand même des désirs, des envies qui en se contrôlent pas, et en plus elles s'expriment de façon très différentes, je le vois en lisant certains témoignages. Il n'est pas homophobe mais sa façon de parler peut choquer.

Et après je me questionne aussi sur mon rapport avec la femme, les femmes, le fait de ressentir du désir homosexuel me questionne sur la nature de ce que j'ai ressenti pour elles, et de ce que je ressens encore un peu. J'ai eu plusieurs béguins amoureux, un coup de foudre, des sensations de manque quand j'étais loin de certaines, j'apprécie le corps des femmes, j'aime les regarder dans la rue... Et lors de ma rencontre avec ma femme, notre premier baiser, ça a été quelque chose vraiment d'intense, d'unique dans ma vie. Mais j'ai un vrai blocage avec la vue du sexe féminin. Dès que j'en arrive à cette partie de l'anatomie, j'ai du mal. Je me suis demandé si j'avais peur d'un corps étranger/différent du mien, avec les hommes quelque part, c'est plus simple, même si certains membres peuvent impressionner. Du coup, ça m'interroge beaucoup. Et je me suis demandé souvent si l'éducation de ma mère, si certains événements de mon enfance avaient un lien avec la construction de ma vie sexuelle, et avec cette sorte de déséquilibre, je n'emploie pas ce mot de façon péjorative, c'est juste que je le ressens comme ça, pour moi, ce serait plus équilibre (équilibrant ?) et épanouissant de ressentir sentiments et désir pour les personnes du même genre.

Là, j'ai aussi une séance d'hypnose prévue début septembre, je me demande si cette thérapie va révéler des choses sur moi-même dont je ne suis pas conscient. J'ai l'impression d'avancer doucement mais sûrement... Mais c'est difficile de dissiper le brouillard.

En outre, dans ma vie, autant des personnes trouvent que je fais hétéro (peut-être surtout depuis que je suis marié et père de famille), mais certains, certaines surtout je crois, pensaient (pas complètement à tort pour le coup) que je suis gay. Je me souviens d'une fille que j'ai rencontré, on a couché le premier soir, mais rapidement on a parlé de ça, et elle m'a dit qu'elle me trouvait efféminé, très sensible et qu'elle pensait que j'étais gay, elle avait peur de s'engager avec moi et que je la trompe avec un mec. Une jeune femme que j'avais rencontré dans un bar avec un ami m'avait parlé rapidement avec moi comme si j'étais gay, genre à me demander si j'avais un mec, trucs comme ça... Pour certaines personnes, cela semblait évident, du coup, forcément le reflet des autres questionne. Je me demande si je renvoyais quelque chose qui faisait que certaines femmes voyaient ça, mais certains hommes aussi j'ai l'impression.

Après ma psy m'a dit que la sexualité était évolutif dans la vie, que ce n'était pas forcément figé... Et à un moment donné de ma relation avec ma femme, j'avais l'impression de me débloquer dans mon rapport à la femme, de commencer à apprécier le contact physique avec le sexe féminin, mais finalement, c'est retombé. La dépression et le trouble anxieux généralisé que je ressens n'aident pas à y voir clair.

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Pablobi » il y a 8 mois

Ce que tu dis sur le passing est intéressant. Je me retrouve là dedans. J'ai souvent entendu durant mon enfance et mon adolescence des insultes homophobes. Quand elles m'étaient adressées je le vivais assez mal.

Adulte, ce n'était pas des insultes, mais toujours une vanne sur l'homosexualité cachée. Seulement qd j'étais célibataire. Évidemment, on ne va pas s'affirmer dans ce contexte où l'orientation sexuelle est une vanne constante, et que le passing est si important.

Mais si moi j'ai honte, ce n'est pas de ça, c'est plutôt d'être le grain de sable dans le bonheur du couple parfait. La peur de blesser dont on parlait plus haut.

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par TiProust » il y a 8 mois

bonjour :)
beaucoup de souffrance dans ce témoignage, ça me serre un peu le coeur. Beaucoup de choses ont déjà été dites, aussi je vais juste tenter d'apporter un éclairage. Pas forcément transposable, ça n'est que mon expérience perso.

Comme toi, j'ai vécu en couple hétéro, de l'âge de 26 ans à 57 (l'histoire s'est arrêtée il y a plusieurs mois, sur mon initiative). La "suspicions" (et l'angoisse) d'admettre que j'étais homo, je l'ai connue dès l'adolescence, mais à l'époque, je n'ai pas pu/su lever ce doute (milieu homophobe et moi-même trop convaincu que j'étais de toutes façons inintéressant). J'ai aimé profondément la femme qui partageait ma vie, et je dirais que tant qu'il a existé entre nous une vraie intimité sexuelle, mes désirs homos sont restés en lisière. Puis est venu l'époque de la distanciation, de l'usure du couple, et la vie conjugale est devenue progressivement un piège, puis une prison, puis un enfer.

Pour avoir passé à travers deux ans de psychothérapie, j'en ai retenu une conviction : homo/bi/hétéro, si ton ou ta partenaire est bien assorti à ta personnalité, prêt(e) à entendre certaines choses, et ne voit pas la sexualité comme la simple "reproduction légalement et socialement admise" au sein du couple, il y a une petite chance de trouver un équilibre. A condition d'accepter d'en parler, ce qui est trop rarement le cas.

Aujourd'hui, je tente de reconstruire autre chose. Je vis seul, j'ai un amant avec lequel il n'y a pas de recherche d'amour au sens "couple" mais simplement un peu de compréhension, d'écoute, pas d'attente excessive l'un envers l'autre, juste l'envie réciproque de se donner par la sexualité des choses merveilleusement simples et belles, tellement importantes : la douceur d'un contact, l'abandon, les souffles partagés...

Je te souhaite de trouver ton chemin, rien n'est jamais impossible :)

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par Beshun74 » il y a 8 mois

Hello,
Je me permets de revenir sur ta difficulté avec le sexe féminin.
Dans ton témoignage tu évoques ta mère mais pas ton père. Volontaire, involontaire. Père inexistant, absent physiquement, émotionnellement.
Du coup j'ai l'impression que ta représentation matriarcale pourrait prendre dessus sur ta représentation du sexe féminin. Peut-être de la psychanalyse de comptoir 🤔.
Mère = Femme = vulve inaccessible ????
Des quelques témoignages que j'ai pu échanger la représentation de l'image paternel est fondamental dans la confiance en soi.
Si père absent selon l'histoire de vie de chacun alors confiance en soi très limité selon le besoin affectif masculin de chacun.
De plus l'absence du père physiquement et/ou affectivement crée selon moi cette recherche de partenaire masculin, physiquement, affectivement et/ ou sexuellement. Exister pour un homme, afin de se réassurer soi même.
Et oui, le sexe entre hommes peut apparaître plus simple puisque nous connaissons nous même nos propres zones érogènes.
Voilà pour mes suites de mon analyse.
Accorde toi du temps.
La Chenille prend son temps dans sa Chrysalide pour devenir Papillon.

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Re: Hétéroromantique et homosexuel, un fardeau...

Message par ChrisRed65 » il y a 8 mois

Pablobi a écrit :
il y a 8 mois
Ce que tu dis sur le passing est intéressant. Je me retrouve là dedans. J'ai souvent entendu durant mon enfance et mon adolescence des insultes homophobes. Quand elles m'étaient adressées je le vivais assez mal.

Adulte, ce n'était pas des insultes, mais toujours une vanne sur l'homosexualité cachée. Seulement qd j'étais célibataire. Évidemment, on ne va pas s'affirmer dans ce contexte où l'orientation sexuelle est une vanne constante, et que le passing est si important.

Mais si moi j'ai honte, ce n'est pas de ça, c'est plutôt d'être le grain de sable dans le bonheur du couple parfait. La peur de blesser dont on parlait plus haut.
Qu'est-ce que tu entends exactement par le mot passing ? Je ne suis pas sûr de comprendre.

Pour l'homophobie, j'en ai ressenti à mon égard de la part de personnes qui savaient ou qui le soupçonnaient, une fois un mec m'a dit que j'avais un regard de suceur de bites, dans la faço,n où il l'a dit, c'était assez violent.

J'avais honte je pense oui de m'afficher comme gay, ou que l'on me pose des questions, peur aussi de décevoir mes parents je pense, et concernant ma femme, le bonheur du couple parfait, je ressens plutôt une culpabilité, peur de m'être trompé, de m'être menti à moi-même et incidemment à mon épouse.

Merci TiProust pour ton message que j'ai lu attentivement et pour ton expérience.

Beshun74, oui c'est intéressant de parler de ma difficulté avec le sexe féminin. Ce que tu dis est pertinent, en fait, le premeir psy que j'ai vu parlait beaucoup de ma mère, et moi je trouvais ça un peu injuste, il est vrai que si ma mère a été très présente physiquement et émotionnellement, c'est parce que mon père l'était moins, surtout émotionnellement. Et ce que tu dis sur le lien entre mère et femme semble juste, mais je pense que c'est vraiment inconscient, je m'en rends compte parce qu'il m'arrive de faire un lapsus, au lieu de dire "ma femme", parfois je dis "ma mère", je ne le fais pas exprès, ça m'énerve d'ailleurs.
Effectivement, j'ai longtemps souffert d'un manque de confiance en moi, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, je me suis émancipé progressivement on va dire, et c'était très difficile pour moi avec les filles qui me plaisaient.
Toutefois, avec le temps, je me suis rendu compte que les femmes m'aimaient bien, j'ai l'impression qu'il y a souvent un jeu de séduction entre moi et elles, tout du moins que certaines le cherchent, mais que j'ai essayé de limiter ça pendant mes années de mariage. Je communique d'ailleurs beaucoup plus facilement avec les femmes qu'avec les hommes, j'ai eu beaucoup de mal à tisser des liens amicaux avec des hommes, j'en ai eu quelques-uns, mais ça n'a jamais tenu. D'ailleurs, je pense que j'ai été plus ou moins attiré par chacun d'eux.
Par rapport au sexe féminin, ce qui m'interroge c'est de savoir s'il est possible de surmonter ça, de toucher un levier ou un verrou psychologique, ou si c'est impossible.

Merci à toi aussi pour ton message en tout cas.

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